II l'a fait après avoir pris connaissance d'une première version du rapport de messieurs
Hardouin, Hussenet, Septours et Bottani, et en prenant appui sur les travaux réalisés ou synthétisés par la DEP et sur les avis qu'il a rendus au cours des trois dernières années.
Il a également fait appel aux comparaisons avec les systèmes éducatifs des pays voisins du nôtre. Chacun d'eux est bien évidemment le résultat d'une histoire ainsi que de son environnement social, culturel et économique, mais la confrontation fait ressortir des points communs et des différences; elle ouvre surtout des pistes de réflexion qui seront reprises ci-dessous.
Le débat est d'autant plus nécessaire que notre pays a donné une réelle priorité à l'éducation à laquelle il consacre aujourd'hui près de 7 % de sa richesse
nationale : plus de 100 milliards d'euros au total-un doublement en 25 ans en euros
constants dont les deux tiers proviennent de l'État et un cinquième des collectivités locales.
La France apparaît comme un des pays où le lien entre la première qualification acquise en milieu scolaire et la vie professionnelle est le plus fort, à l'entrée dans la vie active comme tout au long de la vie. Alors que le taux de chômage des jeunes diplômés de l'enseignement supérieur demeure relativement faible et bien inférieur à la moyenne nationale, quelle que soit la conjoncture économique, celui des jeunes peu ou pas qualifiés est l'un des plus élevés
des pays développés. Notre pays sait moins que d'autres donner une place aux jeunes sortis précocement du système de formation initiale, et, en France plus qu'ailleurs, la possession d'un
diplôme d'enseignement supérieur est une protection durable. C'est sans doute pour cette raison que l'on a parfois accusé -à tort évidemment- le système éducatif de « former des chômeurs ». |