L'entrée dans le supérieur |
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Dans le cadre de cet avis sur l'état de l'école, le Haut Conseil n'avait pas vocation à s'exprimer longuement sur l'enseignement supérieur, mais souhaite néanmoins attirer l'attention sur deux points.
Il faut tout d'abord réaffirmer que malgré des efforts réels faits depuis plusieurs années, la dépense moyenne par étudiant est relativement faible en France, ceci parce que la dépense en direction des étudiants des universités reste insuffisante : le financement de l'enseignement universitaire français est un des plus médiocres parmi les pays développés comparables. Un étudiant à l'université (hors IUT) tous cycles confondus, coûte à la nation à peu près autant qu'un collégien et les deux tiers de ce que coûte un élève préparant un BEP. On peut même estimer que notre pays consacre à ses étudiants de premier cycle universitaire à peu près la moitié de ce qu'il consacre à un collégien et le tiers, au plus, de ce qu'il consacre à un élève de classe préparatoire. Un tel déséquilibre est bien entendu choquant mais surtout révélateur de l'ambition que nous avons pour notre université. Une université qui fonctionne mieux que l'on veut bien le dire : lorsque l'on parle de l'échec massif en premier cycle, il faut y regarder de plus près : près d'un étudiant sur deux obtient ce diplôme en 2 ans ; ils sont deux tiers au bout de 3 ans et trois quarts après 5 ans. (80 % si on ne considère que les bacheliers généraux). En effet, il faut noter que les taux de réussite au DEUG sont fortement dépendants de la nature du bac obtenu et, s'il y a problème au niveau des premiers cycles universitaires, c'est du côté des bacheliers technologiques qu'il faut l'analyser : sur cinq bacheliers STT s'inscrivant à l'université en premier cycle, un seul s'inscrira « un jour » en second cycle, soit un taux trois fois inférieur à celui de tous les autres baccalauréats confondus. Seuls les STS et les IUT sont en mesure d'offrir des poursuites d'études adaptées aux bacheliers STT. Or, si près d'un bachelier STT sur deux trouve une place en STS, moins de 9 % d'entre eux sont accueillis dans les IUT, ce qui oblige les autres à tenter leur chance en DEUG, avec les probabilités de réussite extrêmement faibles que l'on vient d'évoquer. Il y a là un problème majeur qui n'évolue pas depuis 20 ans : l'accueil insuffisant des bacheliers STT en IUT (à l'inverse de ce qui se passe pour les bacheliers STI) les conduit à une orientation par défaut vers le premier cycle universitaire, et ceci est une cause essentielle de dysfonctionnement de notre dispositif post-baccalauréat. Enfin, il faut se rappeler que si l'on veut obtenir un plus grand nombre de diplômés de niveau licence et plus (enseignement supérieur long), deux approches non exclusives, sont possibles :
augmenter le nombre de bacheliers généraux qui sont mieux préparés aux études longues; |
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Dernière mise à jour : dimanche 25 janvier 2004 |