" Cela coûte moins cher d'aider un enfant à se construire que de l'aider à se réparer. " Jean Epstein, psychosociologue.
La scolarisation précoce bénéficie à tous les groupes sociaux. Toutefois, l'école à 2 ans favorise les apprentissages chez les enfants ne
bénéficiant pas d'un environnement favorable. En effet, la scolarité à 2 ans permet principalement le développement du langage, et l'on connaît l'importance de la maîtrise du langage pour la suite de la scolarité, importance largement mise en exergue par le ministre lui-même. Elle est aussi un facteur de socialisation.
« Retarder l'accès à l'éducation préscolaire des plus démunis, c'est les priver de conditions susceptibles d'accélérer leur développement. »
Bianka
Zazzo, psychologue.
Il est bien évident que l'accueil des 2 ans nécessite des conditions adaptées : mode de fonctionnement, rythmes, locaux, personnels en nombre suffisant et formés (enseignants, Atsem), effectif par classe... Scolariser leur enfant dès l'âge de 2 ans, pour les parents qui le souhaitent, est un investissement pour l'avenir. Souvent première séparation de l'enfant d'avec sa famille, cette scolarisation doit être l'objet d'une attention particulière permettant une réelle coopération entre les parents et les personnels pour accompagner l'enfant.
Les enfants de 2 ans ont leur place à l'école maternelle : de nombreuses études le
démontrent comme par exemple celle de J.P. Jarousse, A. Mingat, et M. Richard (IREDU,
Université de Bourgogne 1992, La scolarisation maternelle à 2 ans. Effets pédagogiques et
sociaux) : " De façon évidente, les acquisitions des élèves sont d'autant plus élevées que
la scolarisation maternelle a été longue. Ceci se vérifie en particulier lorsqu'on compare les
acquis des élèves entrés à 2 ans par rapport à ceux rentrés à 3 ans. "
Retarder l'entrée des enfants à l'école maternelle, comme certains le préconisent,
• c'est accroître les inégalités et compromettre les chances de réussite scolaire des enfants, notamment des familles les plus défavorisées ;
• c'est refuser à un grand nombre d'enfants, ceux qui ne fréquentent aucune structure collective, les conditions
d'une socialisation réussie ;
• c'est transférer aux communes les charges qui doivent être assumées par l'Etat et risquer d'accentuer les différences de traitement selon les lieux d'habitation.
Une grande inégalité géographique
Dans l'académie de Rennes, 68,3% des enfants de deux ans sont scolarisés ; à Orléans Tours, 27,1% ; à Paris, 11,4%, dans le Haut Rhin : 5%...
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