Ritaline©
et psychothérapie pour soigner l'hyperactivité ? C'est une vraie pathologie dont il faut définir la cause pour pouvoir soigner ceux qui en souffrent. Mais, attention, tous les enfants toniques ne sont pas des hyperactifs.
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Les professionnels de santé ne sont pas tous
d'accord sur les causes de l'hyperactivité de l'enfant et sur la façon de la traiter. Certains
pensent que le « trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité » résulte
principalement d'un dysfonctionnement du cerveau. |
Le
Dr Marie-France Le Heuzey, médecin psychiatre à l'hôpital Robert-Debré, à Paris, indique qu'on a observé un hypofonctionnement de certains neurotransmetteurs qui jouent un rôle important dans la vigilance, l'attention sélective, le maintien des fonctions motrices... Elle note que des chercheurs américains ont trouvé des différences anatomiques au niveau du cerveau, entre des enfants hyperactifs et les autres, et indique qu'il existe des facteurs génétiques.
Point de vue différent de la Fondation Vallée, à Gentilly
(Val-deMarne): « Nous pensons que l'hyperactivité d'un enfant fait partie de son histoire et qu'il est important de trouver le sens de ce trouble, explique le
Dr Jean Chambry, pédopsychiatre à la Fondation. Ainsi beaucoup d'enfants déprimés compensent par une hyperactivité, ce qui leur permet de ne pas penser.
Mais il faut entendre autre chose derrière la dépression. »
Cela peut être le cas d'un enfant qui ne trouve pas sa place dans la fratrie ou dont le père est parti.
Il est inquiet et n'ose pas poser de questions à sa mère parce qu'il voit qu'elle est triste. Dans tous les cas, il est alors important d'effectuer un travail avec la famille, en essayant de ne culpabiliser personne, et d'établir un dialogue avec l'enfant. «Les enfants que nous recevons sont souvent sages pendant l'entretien, beaucoup fondent en ]arme. La plupart sont blessés de porter l'étiquette
d'hyperactifs », poursuit le Dr Chambry.
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Ce syndrome, qui peut être responsable d'échecs scolaires et d'exclusion sociale, est, en effet, synonyme de beaucoup de souffrance pour l'enfant, comme pour ses parents.
L'enfant hyperactif change très vite d'activité, il est inattentif dans les tâches répétitives et peu
persévérant dans l'effort. En groupe, il n'écoute pas les autres, a du mal à participer de façon adéquate à une conversation, répond trop vite aux sollicitations, sans attendre l'ensemble des instructions.
I1 est bruyant, turbulent et animé de mouvements inutiles.
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3
à 5 %
des enfants d'âge scolaire seraient concernés par le trouble d'hyperactivité avec déficit de l'attention
(Thada). |
Mais attention à ne pas généraliser.
Nombre d'enfants sont toniques, aiment bouger, courir, sauter. D'autres sont rêveurs et inattentifs. D'autres, lorsqu'ils sont en famille, répondent systématiquement « non ». Ces comportements sont «normaux». Ces enfants ne sont pas hyperactifs. «Il existe une définition très précise et objective de l'hyperactivité», note le
Dr Chambry.
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la Ritaline©
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Certains médecins, uniquement à l'hôpital, prescrivent aujourd'hui du méthylphénidate (la Ritaline©), médicament autorisé en France depuis 1995. Certains enfants le supportent bien et leur état s'améliore. Sur d'autres, les effets secondaires sont gênants et/ou l'effet du médicament ne dure que quelques mois. Quoi qu'il en soit, le rôle des parents est fondamental pour aider l'enfant : le féliciter dès qu'il fait quelque chose de bien, ne pas le punir systématiquement, ne pas trop attendre de l'enfant, être rassurant et ne pas donner plusieurs consignes à la fois.
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40%
des garçons et 25% des filles hyperactifs dans l'enfance sont diagnostiqués hyperactifs à l'adolescence.
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Pour
en savoir plus ...
"L'enfant
hyperactif", Marie-France Le Heuzey ,Ed. Odile Jacob, 2003.
lire
aussi : les enfants
hyperactifs
Florence
Jacquemoud
Source
: La revue des parents (décembre 2003)
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