À Saint-Martin-de-Valamas, Internet et la visioconférence font partie du quotidien des élèves, au même titre que le tableau noir. Reportage.
C'est
bien d'apprendre le français aux Italiens et aux Portugais qui sont plus petits que nous. » Élève de CM 1, Angélique est fière d'avoir appris « Une souris verte » à des enfants de 6 ans se trouvant à plusieurs centaines de kilomètres de son école.
À
Saint-Martin-deValamas, village ardéchois de 1300 habitants, la
visioconférence permet à la classe de communiquer par l'image et le son avec un établissement en
Italie et un autre au Portugal. Les enfants se relaient pour dialoguer en direct à l'aide d'une caméra, d'un micro et d'un écran. Chaque séance hebdomadaire dure environ une heure. Grâce à un projet lancé par le syndicat intercommunal, Les inforoutes de l'Ardèche, cette technologie a fait son entrée dans l'école primaire il y a quatre ans, en même temps qu'lnternet. Mais c'est seulement depuis cette année que les échanges sont élargis à deux autres pays européens. Les élèves saint-martinois travaillent surtout avec leurs homologues de Saint-Clair, commune se situant à une heure et demie de route. |
« En milieu rural, il est impossible d'avoir des relations suivies avec d'autres écoles sans ces nouvelles techniques, confie Brigitte Chanéac, l'institutrice de
Saint-Martin-de-Valamas. |
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Pour autant, la vidéoconférence et Internet ne sont pas devenus un but. Ce sont des outils pédagogiques comme les autres. Des moyens pour rompre
notre isolement. Ils ne remplacent pas les livres. Les enfants continuent d'apprendre à lire, à écrire et à compter. Simplement, aujourd'hui, ils ont aussi besoin d'apprendre à communiquer et de s'éduquer à l'image.» |
L'enseignante utilise Internet comme une bibliothèque virtuelle, une base documentaire d'une richesse incomparable. Mais elle ne donne pas des cours d'informatique. L'ordinateur et l'écran lui servent seulement de support pédagogique.
Selon elle, la visioconférence favorise même l'expression écrite et la maîtrise de la langue. |
219
école primaires de l'Ardèche
sont équipées d'ordinateurs communiquant grâce aux Inforoutes, syndicat intercommunal
regroupant 194 communes du département. Mais seulement sept d'entre elles dont la classe de Brigitte Chanéac
à SaintMartin-deValamas, bénéficient d'un matériel de vidéoconférence.
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«Chaque séance demande beaucoup de rigueur. Il faut préparer les interventions, en quelque sorte rédiger des scénarios. Pendant la conférence, les élèves prennent des notes et ils produisent toujours un document écrit.»
L'expérience apporte aussi une aisance orale. «Plus tard, on n'aura pas peur de parler devant des gens. On sera moins timide », témoigne Laura. Et pour Julien , « c'est bien de pouvoir se débrouiller tout seul devant une caméra ».
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Pédagogie innovante
Internet et la visioconférence changent le rôle du maître, selon Brigitte Chanéac. Ces outils permettent « une pédagogie innovante et moins frontale où l'enseignant est plus
un observateur ». Les élèves, qui sont obligés de travailler en groupe,
doivent se prendre en main. Ils se sentent investis d'une mission et deviennent «acteurs de leur
apprentissage" |
Jean-Marc
COLLAVET
Source
: La revue des parents - juin 2000 |