Jean-Michel Pelletier, formateur IUFM en didactique des langues
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Les voyages scolaires à l'étranger provoquent un formidable déclic »
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Les voyages scolaires à l'étranger sont-ils vraiment utiles ?
Il n'est jamais trop tôt pour qu'un enfant se familiarise avec une langue étrangère. Pour autant, il n'est pas nécessaire d'obliger un enfant qui n'a pas envie de partir. Sinon, cette expérience forcée risque de nourrir une formidable horreur de la langue. Les mini-séjours, d'une durée de trois à cinq jours, organisés par les professeurs, ne sont pas des plus efficaces au niveau linguistique. En revanche, pour les plus jeunes, il s'agit d'un formidable déclic. C'est ce que nous appelons dans notre jargon une approche multi-sensorielle, puisque l'enfant est placé in vivo dans un autre univers que celui qu'il côtoie tout le reste du temps.
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Que peuvent-ils apporter ?
Si l'enfant est placé dans une famille étrangère, même avec d'autres petits Français, c'est toujours mieux qu'un séjour passé dans un hôtel ou une auberge de jeunesse. Et si, en plus, le professeur a organisé un projet pédagogique complet autour de ce voyage (préparation avant le départ, pendant, et exploitation du séjour ensuite en classe), alors ce court voyage peut devenir le point de départ d'une véritable motivation pour apprendre une langue étrangère.
Pour les plus jeunes, l'amour d'une langue et son appropriation passent aussi par la découverte du quotidien des étrangers, de leur environnement et de leurs traditions. Untel voyage est un objet d'étude extraordinaire pour le professeur. C'est à lui de préparer la prise de parole de l'enfant en lui donnant
un maximum de vocabulaire à employer dans la vie courante. Et puis, il faut ajouter que les nouvelles technologies permettent désormais une large exploitation de cette expérience au retour. Si les familles ou les écoles sont connectées à l'internet, les possibilités de communication sont d'une richesse sans limite.
Quels sont les critères pour choisir un bon voyage ?
Devant les différentes plaquettes proposées par les organismes, quels qu'ils soient, il faut savoir lire entre les lignes. Avant tout, il est conseillé d'apporter une attention toute particulière au nombre effectif de jours compris dans le séjour indiqué sur la plaquette. Car nombreux sont les organismes qui proposent des voyages plus longs pour des prix équivalents à ceux de leurs concurrents, mais qui incluent en fait le temps de voyage. Ensuite, il faut être vigilant sur les conditions d'hébergement.
En général, ces voyages comprennent tous un repas chaud le soir, un petit-déjeuner et un lunch le midi. Un organisme commercial dispose généralement d'un plus grand nombre de villes et de familles. Si un problème survient en cours de route, ses solutions de repli sont donc plus nombreuses. En revanche, une association sera plus proche des familles, même si les voyages sont peut-être moins bien rodés.
Comment optimiser un voyage scolaire à l'étranger ?
Pour plus de sécurité, les parents peuvent demander des références à l'organisme. Savoir s'il est agréé
et s'il est possible d'entrer en contact avec un professeur qui a déjà effectué un voyage par son intermédiaire. Les parents peuvent également se rendre dans 1es bureaux de l'organisme pour prendre de la documentation, comme les photos des villes, ou
demander de plus amples renseignements sur les familles d'accueil.
Enfin, depuis les nouvelles certifications concernant les séjours linguistiques, les parents sont encouragés à demander à l'organisme s'il appartient à un groupement professionnel, ou encore quelle est sa charte de qualité. |
Garanties
: I1 existe un Office national de garantie des séjours et stages linguistiques. I1 informe, conseille et s'engage sur la qualité. La FCPE en est membre d'honneur. Tél. :
01 47 83 31 65 Site web www.loffice.org |
Il est également conseillé d'entreprendre un tel voyage en début d'année scolaire. Cela permet de souder la classe et, ainsi, les enfants découvrent leurs professeurs sous un jour différent. 11 est préférable aussi de faire en sorte que l'enfant ait déjà passé une nuit en dehors du domicile familial avant de se lancer dans ce genre de voyage, afin de ne pas créer de traumatisme inutile. Quant aux parents qui souhaitent préparer leurs enfants, sans toutefois les fatiguer, il existe des cassettes destinées aux lycéens, ainsi que des guides permettant de faciliter les voyages linguistiques des plus jeunes.
Sandrine
MARTINEZ
Source
: La revue des Parents (décembre 2002))
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