Comment les parents peuvent aider leur enfant surdoué 
 
Etre précoce, une différence qui peut occasionner pour l'enfant des problèmes à l'école. Une bonne stimulation en classe et à la maison lui permettra d'exploiter son potentiel.
  Une aubaine, un enfant surdoué ? Pas si sûr. « Contrairement aux idées reçues, les enfants précoces rencontrent de nombreux problèmes à l'école », explique Sophie Côte, présidente de l'Association française pour les enfants précoces (Afep), et auteur du livre Doué, surdoué, précoce. L'enfant prometteur et l'école (Albin Michel). 
Souvent incompris par les adultes et rejeté par ses camarades, le jeune surdoué trouvera alors au sein de sa famille le réconfort et le complément de culture nécessaires à son épanouissement : « En marge de l'école, la famille a un rôle primordial », confirme Sophie Côte. 

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Surdoué, précoce, doué, un vocabulaire varié pour désigner une seule et même réalité : un enfant ayant un quotient intellectuel (QI) de 130 et plus sur l'échelle de Wechsler (100 pour la moyenne des enfants).

Dès trois ans et demi, on peut détecter cette particularité et à l'Afep, on insiste sur cette nécessité: « Mieux vaut avoir confirmation au plus tôt. Il faut bien que les parents comprennent qu'on naît précoce, on ne le devient pas. Et, autant il faut abondamment nourrir un surdoué, autant il faut se garder de gaver un enfant qui ne l'est pas. Chacun doit être stimulé selon ses facultés. »

Or bien souvent les enfants précoces ont des difficultés à s'intégrer dans un système éducatif encore très structuré par classes d'âge.  440 000 : Statistiquement, c'est le nombre d'enfants précoces dans le système éducatif de la maternelle à la terminale.

Devant ces difficultés, les parents doivent adopter une attitude positive et engager le dialogue avec le corps enseignant : « Les parents doivent veiller à ce que leur enfant soit reconnu en tant que précoce, et traité en conséquence. Le cas échéant, communiquer avec les enseignants est indispensable. Souvent, ils sont déstabilisés par ces élèves, mais tout peut s'arranger par un dialogue constructif », précise Sophie Côte.

En constant décalage avec le programme, l'enfant précoce s'ennuie à l'école. Le rythme est trop lent par rapport à ses capacités d'apprentissage, il n'est pas stimulé : au final, il y perd sa motivation. Le danger est de voir l'enfant régresser, et tomber dans l'échec scolaire. Face à cette situation, « il n'y a pas de recette miracle, de solution standard : il faut s'adapter en fonction des différents paramètres », souligne la présidente de l'Afep.

Sauter des classes en maternelle et en primaire est aussi une solution. Mais mieux vaut l'éviter après la 6e, car le décalage est alors trop important, et la démarche plus hasardeuse. Mais c'est le moment où il faut travailler avec son enfant à l'approfondissement et à l'enrichissement des connaissances : « On approfondit lorsque, au lieu de survoler un sujet, on cherche des sources et des documents pour étoffer l'étude. On enrichit lorsqu'on ajoute au programme d'autres domaines : l'astronomie, l'informatique, l'aquariophilie, le théâtre... » L'enfant surdoué, lorsqu'il est intéressé par un sujet, est passionné et enthousiaste. L'important est de toujours le « nourrir », sinon il s'étiole d'ailleurs, en cas d'échec scolaire, il revient souvent à la classe grâce à des activités annexes.

Les relations avec ses camarades de classe est l'autre problème auquel l'enfant précoce est confronté lors de sa scolarité. Le décalage intellectuel est si important qu'il a beaucoup de mal à trouver ses marques parmi les enfants de son âge, et inversement ; il est tellement différent que les autres le mettent à l'écart. 

Une situation bien souvent difficile à supporter : « Ce rejet est très perturbant, et peut même le bloquer dans son travail. Lui faire rencontrer d'autres surdoués, par le biais d'associations spécialisées, est très bénéfique. Car il va enfin pouvoir jouer, ce qui est difficile avec les autres enfants », explique Sophie Côte. En rencontrant des enfants précoces, il va faire l'apprentissage de l'intégration, ce qui est essentiel.  33 % C'est le pourcentage des enfants intellectuellement précoces en situation d'échec en fin de troisième, et celui de ceux qui réussissent brillamment leurs études. Les 34% restants «  végètent » plus ou moins.

La meilleure solution pour qu'il exploite au mieux ses capacités intellectuelles et s'épanouisse est ainsi d'intégrer une classe spécialisée dans un collège traditionnel ou un groupe d'enfants précoces dans une classe normale. Dans les deux cas, le surdoué n'est pas marginalisé car il reste en contact avec les autres enfants, mais sa différence est reconnue, ce qui lui permet de recevoir un enseignement adapté. Et finalement, c'est tout ce dont il a besoin. Malheureusement, les capacités d'accueil de ces structures sont encore trop peu importantes proportionnellement aux demandes.

Si ce parcours est parfois difficile, tant pour l'enfant que pour ses parents, il est nécessaire, car pour un enfant précoce, des capacités non exploitées sont cause de souffrance, de repli sur lui-même. C'est pour cela que les parents doivent se battre pour que la différence de leur enfant soit reconnue et exploitée au mieux, loin de toute recherche d'élitisme, mais pour son épanouissement, tout simplement. 

L'avis de la FCPE : 

La diversité des intelligence : un handicap ?

Certains enfants présentent un caractère de précocité par rapport aux compétences exigées. Le risque est que cet enfant souffre de ce décalage et désinvestisse le champ scolaire. Or, le système éducatif a parfois du mal à repérer ce type de situation, et encore plus à y remédier. La solution ne réside pas dans la création d'écoles spéciales, qui seraient taxées d'élitisme.

En revanche, il faut favoriser la relation avec la famille et une mixité sociale et humaine. Le dialogue avec l'équipe éducative doit permettre de déterminer un itinéraire spécifique qui, dans le domaine considéré, puisse permette à l'enfant de trouver du sens et de la motivation à ses apprentissages. L'objectif est bien de permettre à tous les enfants de s'épanouir au sein de l'école.

Faride Hamana
Secrétaire général

Élodie Agin

Source : La revue des Parents (avril 2002))

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 Dernière mise à jour :  samedi 04 janvier 2003