Redoubler pour partir sur de nouvelles bases
 
Ni un échec, ni une sanction : redoubler une classe peut permettre à l'enfant d'acquérir la maturité qui lui manque et de se remettre à niveau. À condition que cela ne soit pas vécu comme une punition.
   
Même si elle fait rarement plaisir aux parents, la décision de faire redoubler un enfant ne doit pas être considérée comme un échec. Cela peut même constituer une véritable chance pour un élève quia vécu un drame familial dans l'année (décès d'un membre de la famille, divorce...) ou qui a connu des difficultés d'adaptation en classe, par manque de maturité ou parce qu'il était préoccupé par des sujets plus importants à ses yeux (notamment les transformations physiques et psychologiques de l'adolescence).
Chaque cas étant particulier, seul le dialogue entre les parents, l'enfant et l'équipe pédagogique peut aboutir à une solution satisfaisante, le rôle des parents étant de positives la situation, afin que l'enfant ne la vive pas comme une sanction.

Au sein du corps enseignant, les avis sont partagés quant à l'utilité du redoublement. Selon une étude, réalisée en Champagne-Ardennes, 57 % des professeurs du second degré seraient favorables au redoublement au collège et 61 au redoublement en primaire. En principe, l'instauration des cycles ne devrait plus conduire les enseignants à préconiser le redoublement. Selon eux, ne pas permettre aux élèves de redoubler entraînerait une accumulation croissante de leurs lacunes, le risque d'une plus grande hétérogénéité des niveaux de connaissance à l'entrée en sixième et le manque de maturité d'un certain nombre d'enfants. Ils soulignent aussi que certains écoliers, étant sûrs de passer au collège sans trop d'efforts, manqueraient de motivation et d'émulation. Enfin, le redoublement permettrait aussi de réduire le nombre d'orientations vers des structures spécifiques pour élèves en difficulté.

À l'opposé, les enseignants favorables à la limitation des redoublements en primaire avancent que cela nuit à l'homogénéité des classes d'âge et donc des centres d'intérêt des enfants, mais aussi que les élèves n'ayant pas redoublé sont moins blasés, plus spontanés et «  accrochent » davantage. Au collège, les classes de 6ème, 4ème et 3ème représentent des paliers d'orientation d'importance égale. en baisse : En 1985, 12,5% des élèves de 6ème redoublaient, contre 9,2 % en 2000. Les 5ème étaient 16,4 % contre 5% aujourd'hui ; les 4ème 9,4 contre 6,7 et les 3ème 14,3 contre 6,9 %. Même constat au lycée, où les filles redoublent moins que les garçons

À chacun de ces niveaux, ainsi qu'en seconde (classe où s'effectuent des choix décisifs), les parents peuvent demander un redoublement, si l'orientation proposée par le conseil de classe ne correspond pas aux projets d'avenir de l'enfant. De même, si le conseil propose un redoublement et que les parents ou l'élève majeur s'y opposent, ils doivent en faire part au chef d'établissement, qui confirmera ou annulera la proposition du conseil de classe. En cas de nouveau désaccord, les parents ont alors trois jours pour faire appel. Selon l'Onisep, 3% des familles saisissent la commission d'appel et un tiers obtiennent satisfaction.

Enfin, quant à savoir quelle classe redoubler, une étude, réalisée par l'académie de Versailles dans les lycées publics de son rectorat, en juin 1999, indique que « pour avoir les meilleures chances de préparer un bac général, il vaut mieux redoubler en seconde qu'en troisième ». Et ce, toutes origines sociales confondues.

Florence Jacquemoud

Source : La revue des Parents (juin 2002))

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 Dernière mise à jour :  mardi 31 décembre 2002