La contraception d'urgence 
 
Les infirmières scolaires en collège et lycée peuvent désormais administrer le Norvelo aux jeunes filles, même mineures, sous conditions. Avant de prescrire la pilule, il convient d'engager le dialogue.
 
En décembre 1999, Ségolène Royal, ministre déléguée chargée de l'Enseignement scolaire, autorise, par circulaire, les infirmières scolaires à délivrer elles-mêmes le Norlevo (un  contraceptif d'urgence en vente libre en pharmacie) aux collégiennes et lycéennes, même mineures. Mais, considérant que cette décision est contraire à la législation, le Conseil d'État annule la circulaire en juin 2000. Une proposition de loi relative à la contraception d'urgence est alors déposée en septembre et votée par le Parlement en octobre.

Le texte adopté prévoit la suppression de l'obligation d'une prescription médicale pour la délivrance des contraceptifs d'urgence qui ne présentent pas de danger pour la santé, dans des conditions normales d'emploi. 11 autorise, par ailleurs, les médecins à prescrire et les pharmaciens à délivrer ces produits aux mineures désirant garder le secret, c'est-à-dire sans autorisation parentale.

 

La demande de confidentialité pour
l'accès à la contraception est
courante. Un quart seulement des
15-24 ans parlent de sexualité

Une enquête de la SOFREs (décembre 1999) révèle en effet que 26 % seulement des 15-24 ans parlent de sexualité avec leurs parents, leurs principaux informateurs étant les amis et les frères et soeurs (65%). Le demande de confidentialité pour l'accès à la contraception est donc courante. Enfin, le texte autorise les infirmières scolaires à adminis
trer ces contraceptifs d'urgence aux élèves mineures et majeures.
L'objectif de cette loi est de limiter le recours à l'avortement chez les adolescentes. En 1999, sur 160000 1VG (interruptions volontaires de grossesse) déclarées en France, 10000 concernent les 18-20 ans et 6000 les moins de 18 ans"'. Réservé aux cas d'urgence, le Norlevo doit être absorbé, au plus tard, 72 heures après un rapport sexuel non protégé. 11 agit en empêchant l'implantation de l'oeuf fécondé dans l'utérus, ce n'est donc pas un produit abortif. Son efficacité est de 95 % s'il est pris dans les 24 h et de 58 % entre 48 et 72 heures. En revanche, si l'oeuf est déjà implanté, il est inefficace et la grossesse se poursuit, sans effet secondaire sur l'embryon. Entre 1985 et 1995, la proportion d'adolescentes mineures enceintes ayant eu recours à l'IV6 a fortement augmenté: 59,7% en 1985, 64 % en 1990 et 71,8 % en 1995  .

Toute adolescente peut ainsi aller voir l'infirmière de son établissement scolaire pour demander à prendre la pilule du lendemain. Avec les mineures, l'infirmière doit " engager le dialogue " et tenter de contacter les parents. Si l'élève s'y oppose, l'infirmière l'envoie alors au centre de planification familiale le plus proche. Si cette solution est impossible à mettre en oeuvre rapidement et s'il existe une " situation de détresse caractérisées ", elle peut alors délivrer le Norlevo à l'élève. L'Éducation nationale a fait un bilan de la distribution du Norlevo dans les collèges et lycées de janvier à juin 2000. 7 074 demandes d'élèves ont été enregistrées, dont 4 720 de mineures. 1618 Norlevo ont été distribués par les infirmières scolaires, dont 317 en collèges. Preuve que la contraception d'urgence répond à une attente des adolescentes.

Florence Jacquemoud

Source : La revue des Parents (décembre 2000)

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 Dernière mise à jour :  mardi 24 décembre 2002