Déceler
les signes et mettre en garde son enfant : le danger du Jeu du
Foulard doit être connu. Il
serait déjà à l'origine de plusieurs décès. Les parents
doivent savoir expliquer à leur enfant la dangerosité de cette
pratique.
Difficile
de quantifier l'ampleur du phénomène, mais, depuis l'année
2000, une dizaine de décès pourraient être attribués, en
France, au " jeu du foulard ". Le jeu du foulard,
c'est quoi ? C'est un étranglement, pratiqué le plus
souvent au moyen d'un foulard, dont le but est de provoquer un
évanouissement de courte durée. Les enfants en font
l'apprentissage en groupe, à l'école, avant de le reproduire
quand ils sont seuls à la mai-son. C'est là qu'ont lieu la
majorité des accidents mortels, l'enfant n'étant pas capable
de retirer seul le foulard qui lui serre le cou.
Selon
Jean-Michel Croissandeau, chargé, au premier trimestre
2002, d'une mission d'évaluation pour l'inspection
générale de l'Éducation nationale, la pratique du jeu
du foulard reste " extrêmement marginale ".
Mais pour les parents de victimes, dont Alain Leroy,
l'oncle de Ludovic, 13 ans, décédé en décembre 1999,
les chiffres, même minimes, demeurent intolérables.
Alain a donc créé son site, il y a deux ans, pour
briser le silence et susciter une réaction des pouvoirs
publics. Pour lui, pas de doute : il est essentiel
d'informer les parents et les enseignants sur ces
pratiques, sans pour autant mettre en place une campagne
à destination des adolescents. Pas question de risquer
d'inciter des jeunes à tenter de telles expériences. |
site
:
http://perso.wanadoo.fr/nicolas.
ludovic/ludol. htm
C'est
suite au décès de son neveu Ludovic, 13 ans, qu'Alain
Leroy a créé ce site. On y trouve des témoignages et
plein d'infos concrètes sur le " jeu " du
foulard. |
Trois
populations d'élèves sont concernées, considère la
psychologue et criminologue Sylvianne Spitzer, auteur d'une
étude sur " l'Asphyxie autoérotique chez les
adolescents ". Au primaire, le jeu du foulard est pratiqué
par imitation des plus grands. Chez le préadolescent (la
majorité des victimes ont entre 11 et 13 ans), il s'agit d'un
rite initiatique de confrontation avec la mort. Braver
l'interdit, faire ses preuves dans un groupe, retrouver la
réalité dans un univers de plus en plus virtuel, le tout dans
un contexte de malaise adolescent : voilà quelques-unes des
raisons qui peu-
vent pousser les enfants à adopter de tels comportements.
" Plus tard, souligne Sylvianne Spitzer, il s'agit d'une
véritable pratique sado-masochiste, qu'on peut attribuer à
l'influence de la pornographie. "
S'il est
impossible de définir un type d'enfants " à risque
", Sylvianne Spitzer cite un certain nombre de signes
avant-coureurs à rechercher, tout en essayant de respecter
l'intimité des enfants : maux de tête à répétition, yeux
injectés de sang, traces sur le cou ou le torse, présence de
cordes ou de collants torsadés dans leur chambre, possession de
magazines ou consultation de sites pornographiques.
Si le
rôle des enseignants et des infirmières scolaires n'est pas à
négliger, c'est avant tout aux parents d'être vigilants et de
communiquer pour redonner des repères aux enfants, en
particulier quant à la dangerosité de ces pratiques dites
ludiques.
Les
adolescents éprouvent par-fois une attirance morbide pour la
mort, mais un discours scientifique sur les effets de l'anoxie
sur le cerveau est susceptible d'avoir un effet dissuasif :
outre les risques d'arrêt cardiaque, des privations d'oxygène
courtes mais répétées par compression des carotides peuvent
provoquer des dommages cérébraux irréversibles et des
paralysies graves. Voilà qui devrait permettre d'informer sans
inciter, et surtout en évitant d'entrer dans une psychose pour
le moins injustifiée. |
vous
souhaitez témoigner ?
"j'accepte
les témoignages de parents parents ou témoins
d'un enfant décédé de ce " jeu " horrible.
La seule condition étant : une photo de l'enfant, son
identité, la région et un récit des personnes qui
expliqueront en toute franchise la façon dont il ont
vécu cet événement, et plus si nécessaire. Je vous
laisse apprécier du sérieux de mon site, qui est
réalisé en toute gratuité. Sans aucuns intérêts
financiers et uniquement pour éviter à des parents de
se reconstruire comme nous qui avons perdu notre enfant
il y a 20 ans, et découvert la vérité en 2000"
http://perso.wanadoo.fr/daniel-louis.blandin

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Judith
Bregman
Source
: La revue des Parents (décembre 2002)
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