Ni
handicap, ni maladie mentale : on peut vivre normalement malgré
l'épilepsie. Aujourd'hui, être épileptique ,n'empêche pas
d'avoir une vie tout à fait normale. Reste à le faire savoir
et lever les tabous qui entourent encore cette maladie.
L'épilepsie
est une maladie du cerveau, causée par un fonctionnement
anormal des neurones. Elle se manifeste par des crises qui se
répètent dans le temps. Faire une crise unique ne signifie
donc pas que l'on soit épileptique.
11 existe
deux grands types de crise. La plus spectaculaire, qui est aussi
la moins fréquente, se traduit par des convulsions et une perte
de connaissance. La conduite à tenir, face à un tel cas,
consiste à allonger la personne sur le côté, à desserrer ses
vêtements pour faciliter sa respiration, à mettre un coussin
sous sa tête pour éviter qu'elle ne se cogne et à éloigner
tout objet avec lequel elle pourrait se blesser. 11 ne faut pas
chercher à l'immobiliser, ni introduire d'objet dans sa bouche,
surtout pas les doigts, mais attendre calmement la fin de la
crise.
Le
deuxième type de crise s'apparente à une
"absence", à une suspension de conscience
et d'activité plus ou moins longue, sans chute ni
mouvements anormaux, mais pendant laquelle il faut
surveiller la personne pour qu'elle ne se blesse pas. |
450
000
En
France, 450 000 personnes seraient épileptiques, mais
seulement 10 % de ces cas sont considérés comme
préoccupants. |
Jusqu'au
XIXe siècle, l'épilepsie était considérée comme un mal
surnaturel, voire diabolique. Les progrès de la neurologie et
de l'imagerie médicale
ont permis de mieux connaître la maladie, qui est aujourd'hui
bien maîtrisée. Parmi ses principales causes : les facteurs
génétiques, certaines maladies infectieuses, comme la
méningite ou l'encéphalite, les traumatismes cérébraux, les
facteurs toxiques, les troubles circulatoires et les tumeurs du
cerveau. Les médicaments permettant de faire disparaître les
crises ou, du moins, d'en réduire la fréquence, sont
également de plus en plus efficaces. Dans 70 % des cas, la
maladie peut être stabilisée et les personnes mènent une vie
normale. À condition, toutefois, qu'elles respectent une bonne
hygiène de vie : le surmenage, le manque de sommeil,
l'alcool... favorisent la survenue de crises.
Un
enfant soufflant d'épilepsie sévère ne peut pas
toujours suivre une scolarité normale. Il devra alors
être orienté vers un établissement médico-éducatif. |
80
%
80
% des épilepsies débutent pendant l'enfance, et 60 %
guérissent à l'âge adulte. |
Toutefois,
dans la plupart des cas, l'épilepsie étant bien contrôlée
par les médicaments, l'enfant va à l'école, comme les autres.
11 peut néanmoins connaître des difficultés comme de
l'anxiété, une certaine lenteur ou des problèmes de
concentration et de mémoire. La rédaction d'un projet
d'accueil individualisé, réalisé avec les parents, les
médecins et les équipes éducative et médico-sociale de
l'école, permet de dédramatiser la situation, d'établir la
conduite à tenir en cas dé crise à l'école et de préciser
ce que l'enfant est capable de faire.
Expliquer
l'épilepsie aux copains peut aussi aider à l'intégration de
l'enfant, pour qui les tabous qui entourent encore la
maladie représentent souvent une souffrance. Rien n'empêche,
en effet, les épileptiques de réussir leur vie. Dostoïevski,
Alfred Nobel, Agatha Christie ou Charlie Chaplin en sont de
très bons exemples.
Renseignements
: Bureau français de l'épilepsie (www.bfe.asso.fr
tél. :01 53 80 66 64) ou
Epilepsie euro services (epieuros@club-internet.fr tél. :
01 56 80 10 60).
Florence
Jacquemoud
Source
: La revue des Parents (octobre 2002)
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